La Zircone : Les raisons de son succès

 

 

 

Dès son apparition sur le marché début des années 2000, la zircone est devenue LA véritable star des prothèses dentaires et implantaires. Elle est communément nommée au singulier mais en réalité il existe plusieurs types de zircones qu’on peut notamment retrouver dans les montres ou encore les bijoux.

 

Dioxyde de zirconium (ZrO2), la Zircone est polycristalline, c’est-à-dire qu’elle ne contient pas de phase vitreuse et est constituée de cristaux hautement condensés par frittage.

 

Et celle utilisée dans le milieu dentaire alors ?

C’est la zircone Y-TZP (Yttria Tetragonal Zirconia Polycrystal) qui est le matériau de céramique technique utilisé pour un usage médical, composé à 100% de poly cristaux tétragonaux métastables d’oxyde de zirconium.

 

Alors pourquoi ce matériau est-il devenu un incontournable du milieu dentaire aujourd’hui ? Quelles sont ses caractéristiques et comment la traite-on en laboratoire ?

 

Les différents types de zircone

 

Les zircones présentes sur le marché ne se valent pas toutes. L’entreprise Amann Girrbach, riche d’une expérience de plus de 30 ans, propose des zircones de qualité pour répondre à la demande croissante du marché. Sa famille Zolid est composée de quatre zircones aux caractéristiques différentes : la Zi, la FX, la HT+ et la Gen-X, dernière nouveauté en date.

 

 

 

 

 

Adrien Manec,
Spécialiste produits et ingénieur matériaux chez Dental Inc nous explique les propriétés du zirconium

 

 

Adrien, peux-tu nous parler des caractéristiques techniques de la zircone ?

 

A.M : « Selon moi, la zircone est un matériau qui offre un rendu esthétique inégalé aujourd’hui : elle est de couleur blanche, avec une opacité naturelle et de nature translucide qui lui permet de laisser passer la lumière et de donner un reflet aux dents.

 

Elle est 100% biocompatible car elle est tolérée par les tissus parodontaux en s’intégrant parfaitement à la gencive. Elle permet donc d’éviter les réactions allergiques et l’apparition de bactéries. Par exemple, dans le cas de pose de couronne sur implants, la zircone permet d’éviter considérablement le risque de péri-implantite, une infection des tissus conduisant à la perte du support osseux.

 

Elle a aussi un comportement mécanique très intéressant avec une très grande résistance à la flexion, ce qui lui permet de supporter les forces de compression imposées par la mâchoire. En fonction de l’arrangement atomique de ce matériau, cette résistance peut varier selon les zircones Amann Girrbach entre 700 et 1200 MPa. En fonction de celles-ci, il peut y avoir certaines préconisations :

Conception d’un bridge de plus de trois éléments => Gen-X (1000 MPa), HT+ (1100 MPa) ou le ZI (1200 MPa) car ils ont une meilleure résistance à la flexion.

Bridge de trois éléments maximums : FX (700 MPa) »

 

Adrien, à quoi doit-on le succès de la zircone ?

 

A.M : « La zircone a également une facilité d’utilisation pour le praticien : si l’occlusion a été parfaitement assurée lors du design, les points de contact sont polis mécaniquement ce qui assure une bonne relation avec l’antagoniste.

 

En termes de qualité, la zircone est extrêmement performante : son comportement à l’usure et son vieillissement chimique sont très bon. En effet, des études ont montré que la zircone est moins sujette à l’usure par frottement entre deux matériaux (l’attrition) que les céramo-métalliques par exemple. »

 

 

Traiter la zircone en laboratoire

 

 

 

 

L’usinage est le seul mode de traitement de la zircone car son mode de fabrication fait appel à la CFAO. En laboratoire, on utilise soit des blocs soit des disques. Pour ces deux modes de traitement, l’usinage se fait en milieu sec et sous aspiration.

 

Quelles sont les différentes techniques de personnalisation de la zircone ?

 

1ère technique : La technique liée aux disques pré-teintés

l’utilisation de disques pré-teintés, soit uniformes soit avec des dégradés de teinte. Cela permet de gagner du temps car la zircone est pré infiltrée.

 

 

 

 

2ème technique : la « quick technique »

Ce sont des bains pour colorer uniformément selon une seule teinte ou pour faire un dégradé de couleur sans utiliser les pinceaux.

Etapes : tremper la face occlusale dans un liquide neutre (le dimmer) puis tremper la dent entière dans un bain pour lui donner sa teinte (dégradé). La dent sera saturée en dimmer.

 

3ème technique : la technique d’infiltration

Cette technique est valable pour la zircone white (Zi) ou les zircones uni teinte.

La zircone est un matériau poreux donc nécessite l’insertion de produit pour la personnaliser : pour créer les différents dégradés de teinte avant sa cuisson, il faut maquiller la dent.

 

 

La rétraction lors de la sintérisation est aussi à prendre en compte : on a environ 30% de perte de matière. Ci dessous photos avant et après rétraction

 

Avant rétraction

Après rétraction

 

Pour personnaliser au mieux les dents, il est important d’avoir des pinceaux de qualité, à l’image des produits HP dent :

  • Le Nilo brush classique ne contient que du plastique, ce qui est idéal pour traiter la zircone. Un pinceau contenant du métal ne conviendrait pas car il s’oxyde avec le liquide d’infiltration.
  • Chez HP Dent, il existe plusieurs tailles de pointes qui permettent d’être dans le détail et de traiter la zircone de façon rapide

 

Pour finir, utiliser les liquides d’Amann Girrbach a une importance pour conserver la bonne résistance des fours de la marque et pour faire des zircones de qualité !